Joanna Lorho

Joanna illustre, anime, joue du piano et chante. Petite, elle ne s’est pas laissé démonter par un tyran à moustache peu conscient de sa passion naissante pour les touches noires et blanches. Elle s’est accrochée au « feuilleté du piano », est passée par le Conservatoire. A mis un temps son envie de jouer et chanter en tiroir avant de l’apprivoiser patiemment et de la faire à nouveau scintiller.

Joanna Lorho fait liant de toutes ses pratiques : dans chacun de ces champs des possibles, ses esquisses fines sont autant de brèches d’intimité. De murmures feutrés, en infimes nuances grises, graphite et tempo, à ton lobe.

Celle qui a atteint en 2014 la finale du Concours Circuit sous le nom « Forest Bath » (en trio, avec Stéphane Daubersy et Corentin Dellicour au violoncelle) glisse aujourd’hui Payne dans vos bagages. Un projet qui – comme son nom sibyllin – dit les petites brûlures, offre une portion de son âme et de la tienne à la mélancolie, s’inscrit dans le sillage de ces interprètes qui, comme Antony and the Johnsons ou Joanna Newsom, se laissent enfouir à demi dans la brume du tragique pour faire luire autre chose, gracile et puissant à la fois. S’emparent parfois d’autrefois pour faire davantage résonner aujourd’hui.